Une expédition de paléontologues sur le site d’Atouka
Les premiers restes du fossile ont été mis au jour fin 2020 par des « garimpeiros », des chercheurs d’or clandestins, qui ont transmis, via un intermédiaire, les informations à des agents du Parc amazonien de Guyane.
A l’initiative du Parc amazonien, les services régionaux de l’archéologie ont alors pris le relais.
Du 12 au 18 octobre 2021, une expédition est organisée sur le site d’Atouka à quelques kilomètres au sud du bourg de Maripasoula au cœur de la forêt amazonienne par Pierre-Olivier Antoine, chercheur à l'Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier (ISEM) de l’Université de Montpellier.
L’équipe de paléontologues qu’il dirige identifie formellement le squelette du paresseux géant aux côtés des équipes du projet TIMESPAN piloté par le Laboratoire d’Excellence Centre d'Etude de la Biodiversité Amazonienne (CEBA).
Un paresseux aux dimensions exceptionnelles
D’une hauteur de 4 mètres lorsqu’il était dressé et pouvant peser jusqu’à 4 tonnes, « Eremotherium laurillardi » (son nom scientifique), avait l’aspect d’un ours, mais était herbivore.
Il vivait dans un environnement de savane, devenu aujourd’hui une forêt tropicale. Dans d’autres zones d’Amérique du Sud, l’espèce a été contemporaine de l’humain, qui l’a même représentée sur des peintures dans des grottes, mais en Guyane, il n’a pas croisé l’homme.
Pour Pierre-Olivier Antoine, la découverte de ce squelette est inédite et primordiale :
C'était un animal terrestre et non pas arboricole, avec des dimensions proches d'un éléphant. C'est le premier reste de cette mégafaune éteinte, retrouvé en Guyane et le premier de ce type trouvé en France. Nous allons travailler sur une page vierge !
Pour aller plus loin : « Des connaissances au Parc amazonien de Guyane, au service de l’homme et de la nature »