Sensibiliser aux bons usages en montagne
Destination de prédilection des amateurs de grands espaces, le Parc national des Pyrénées accueille aussi des visiteurs, de plus en plus nombreux, novices, peu ou pas rompus à l’expérience de la montagne.
Avec 1 million et 1/2 de visiteurs par an, le Parc national des Pyrénées est devenu l’un des parcs nationaux les plus visités de France. Selon un sondage IFOP – Office français de la biodiversité, réalisé en 2021, 24 % des français déclarent avoir déjà fréquenté le Parc national.
Par méconnaissance des bonnes pratiques, certains comportements peu adaptés fragilisent l’harmonie des lieux et impactent la faune et la flore.
Pour mieux accueillir ce public tout en préservant l’authenticité de ses sites à la biodiversité foisonnante et aux paysages plébiscités, le Parc national des Pyrénées engage une campagne de sensibilisation aux bons usages en montagne.
« Nous avons constaté une incroyable augmentation de la fréquentation du Parc national depuis le premier confinement : les espaces naturels ont été pris d’assaut et l’on comprend très bien pourquoi, mais cette nouvelle fréquentation n’est pas toujours consciente de ce qu’engage l’entrée dans l’enceinte d’un parc national. Pour les randonneurs aguerris, des questions aussi évidentes que la conservation des déchets dans un sac ou encore l’interdiction de faire un feu vont de soi. Mais ça n’est pas forcément le cas pour ces nouveaux arrivants », témoigne Marc Tisseire, directeur du Parc national.
« Vivre #enharmonie avec la nature »
La campagne de sensibilisation fait la part belle à la faune locale à travers de belles photos qui se déclinent sous la forme d’affiches qui seront notamment installées au départ des chemins de randonnées, en complément de la signalétique déjà en place.
Pour construire sa campagne de sensibilisation, le Parc national a fait le choix d’aborder 9 thématiques liées à des comportements récurrents et inadaptés avec un impact fort sur les patrimoines naturels et paysagers en zone cœur du Parc national :
- « Je respecte le silence et la quiétude des lieux » pour éviter dérangement et stress préjudiciable à la faune sauvage par le risque de fuite, de chute ou encore d’abandon de nid.
- « Je ne réalise pas de survol en drone » qui est souvent vécu comme un prédateur par la faune sauvage, qu’elle soit avifaune ou terrestre. Pour beaucoup d’oiseaux, la présence d’un drone provoque la fuite, l’abandon, même temporaire, de leur progéniture.
- « Je profite de cette nature en respectant sa quiétude ». Rester sur les sentiers permet à la faune de s’adapter et de ne pas détériorer les milieux et les habitats.
- « Je n’approche pas les animaux sauvages » pour éviter de provoquer du stress et un comportement de fuite avec une dépense excessive d’énergie, voir des chutes pour la faune.
- « Je ne fais pas de feu » pour éviter tout risque incendie dans des espaces où l’intervention des secours est périlleuse voire impossible.
- « Je ramène mes déchets ». Se déplacer en montagne s’entend avec un sac afin de redescendre ses déchets et ne pas laisser de trace de son passage.
- « Je bivouaque la nuit » à plus d’1 h de marche de toute route carrossable et uniquement entre 19 h et 9 h, pour préserver le tapis végétal et laisser les troupeaux circuler librement.
- « Je laisse la nature à sa place »… si chacun ramasse ne serait-ce qu’une fleur, la montagne perdait ses couleurs et une faune dépendante de cette végétation (insectes, oiseaux, mammifères, etc.).
- « Mon chien ne pénètre pas en zone cœur du Parc national » car ils sont perçus par la faune sauvage comme des prédateurs et peuvent être porteurs sains de parasites fatals pour la faune sauvage ou transmissibles aux troupeaux en estives.
Pour aller plus loin :
- Les yeux dans les yeux
- Sur les réseaux sociaux : #enharmonie
Le Parc national des Pyrénées
Le Parc national s’étire sur plus de 100 km d’est en ouest entre le long de la frontière avec l’Espagne, entre les hautes vallées d’Aure et d’Aspe.
Une mosaïque de roches cristallines et sédimentaires, malmenées par l’érosion et la glaciation a fait naître les fabuleux paysages du Parc national : hauts sommets, myriades de lacs, cirques entourés d’immenses falaises et de cascades.
Le Parc national joue le rôle de zone refuge pour de nombreuses espèces : isards, ours, gypaètes barbus, desmans, crapauds accoucheurs, vautours fauves… La richesse floristique y est également exceptionnelle : ramonde, androsace ciliée, dioscorée, pensée de Lapeyrouse…
Le Parc national est aussi le lieu d’une intense activité pastorale. Durant l’été, les troupeaux paissent sur les estives.
En 2014, le Parc national a réintroduit les premiers bouquetins ibériques, espèce ancestrale.