Le constat est régulièrement fait et il s’impose désormais à tous : les élevages extensifs et agroécologiques traversent une crise majeure. Le nombre d’exploitation est en baisse. En cause : la faiblesse des revenus générés, les conditions de travail, les freins à l’installation, ou encore les mesures de biosécurité qui impactent particulièrement les élevages en plein air. Dans le même temps, les projets d’extension ou de création d’élevages industriels se poursuivent.
Pourtant, l’élevage extensif et agroécologique est porteur de solutions face aux impacts néfastes de l’agriculture intensive. La démonstration en est faite au quotidien sur le territoires des parcs nationaux et naturels régionaux. L’ouverture des milieux et l’entretien de prairies diversifiées maintiennent la biodiversité et les paysages qui font la richesse de nos territoires. Les systèmes herbagers et la polyculture-élevage permettent de réduire les intrants et de renforcer l’autonomie fourragère. La valorisation de végétations spontanées et les pratiques sylvopastorales offrent des solutions intéressantes pour l’adaptation au changement climatique et participent aussi à la lutte contre les incendies. L’ancrage dans le territoire est assuré par le choix de races rustiques adaptées à leur milieu et l’inscription dans des démarches de qualité et de proximité. Les exploitations à taille humaine favorisent l’autonomie des éleveurs et améliorent leurs conditions de travail ainsi que les conditions de vie des animaux.
Les Parcs naturels régionaux et nationaux demandent des mesures ambitieuses pour soutenir ces élevages qui ont toute leur place dans la transition agroécologique :
- La Politique agricole commune (PAC) doit renforcer les soutiens aux élevages vertueux et maintenir la reconnaissance des surfaces pastorales.
- La future LOA (Loi d’Orientation Agricole) doit prévoir des moyens ambitieux pour encourager la transmission et l’installation de ce type d’élevage, mais également pour former et accompagner les éleveurs dans la transition et l’adaptation au changement climatique.
- Face aux crises sanitaires, l’État doit également mieux accompagner les élevages de plein air et adapter les normes de biosécurité aux spécificités de ces élevages.
- Les produits issus de ces élevages doivent être différenciés auprès du consommateur par un étiquetage adapté.
Pour aller plus loin :
- Lire la publication "PAC et aires protégées, quelle cohérence des politiques agricoles et environnementales ?" éditée en partenariat avec Fédération des parcs naturels régionaux de France.
Porteurs de nombreuses initiatives pour accompagner les pratiques agroécologiques et de la valorisation des productions locales, les parcs naturels régégionales et les parcs nationaux se sont basés sur leur expérience pour défendre des propositions concrètes en faveur d’une PAC plus juste, plus agroécologique, adaptée aux réalités des territoires. - Mieux connaître l'agriculture dans les parcs nationaux