Protéger les fonds marins du Grand Cul-de-Sac Marin
Le Grand Cul-de-Sac Marin connaît une fréquentation touristique importante en raison de la diversité et de la richesse des milieux qu'il abrite : mangrove, herbiers, récifs, etc. Le mouillage des ancres, lié aux activités de plongée, de plaisance ou de découverte, constitue une source importante de dégradation des écosystèmes marins tels que les herbiers et les récifs coralliens.
Le Parc national de la Guadeloupe en partenariat avec les acteurs du territoire, porte un projet ambitieux de protection des fonds sous-marins du Grand Cul-de-Sac Marin, avec le concours du ministère de la Transition écologique, de fonds européens et de financements issus de la taxe Barnier.
A terme, l’objectif est d’interdire les bouées en cœur de Parc national et de diminuer la pression sur les fonds marins dans l’aire d’adhésion pour :
- protéger la biodiversité et les paysages des zones côtières ;
- organiser les usages en mer par une rationalisation de l’accueil et du mouillage des navires ;
- promouvoir un développement économique durable.
131 nouveaux mouillages écologiques sur 11 sites
De Petit-Canal à Sainte-Rose en passant par Morne-à-l'Eau, ce sont au total 131 nouveaux mouillages écologiques qui ont été installés.
Les lieux d’implantation des bouées ont par ailleurs été choisis en concertation avec l'ensemble des acteurs : collectivités, plaisanciers, prestataires, associations et monde économique ont travaillé sur le schéma d'intervention opérationnel du Grand Cul-de-Sac Marin. Au total, ce sont 11 sites qui ont été répertoriés, présents à la fois sur le littoral comme en mer.
« On permet aux professionnels de travailler dans de meilleures conditions puisqu'ils n'auront pas à mettre l'ancre. Résultat, eux aussi respectent plus l'environnement car ils ont moins de manœuvres à faire, ce qui est aussi un bon point en matière de sécurité » témoigne Xavier Delloue, chef du pôle Milieu marin du Parc national de Guadeloupe.
Dans le cœur du Parc national, deux types de bouées ont été installés :
- les bouées roses réservées aux prestataires touristiques et capables de supporter un navire de 50 tonnes grâce à un mouillage enterré en trois points.
- les bouées blanches réservées aux plaisanciers.
Certaines de ces bouées blanches sont équipées d’un QR Code, qui permet d'aller sur le site internet du Parc national où les plaisanciers trouveront la réglementation complète sur l'utilisation des mouillages.
Par ailleurs un lien de téléchargement de l’application Nav&Co sera bientôt disponible. Elle permettra de repérer sa position dans l'espace maritime guadeloupéen et d'obtenir des information sur la réglementation dans les zones protégées.
Le Grand Cul-de-Sac Marin
Les îlets et la barrière récifale autour du Grand Cul-de-Sac Marin constituent un réservoir de biodiversité. Il abrite la majorité des espèces coralliennes et 60 % des espèces de gorgones des Antilles françaises. La superficie de sa forêt marécageuse d'eau douce est tout à fait exceptionnelle au niveau de la Caraïbe et contribue au maintien des équilibres naturels.
Et dans les autres parcs nationaux, quelle protection des fonds marins ?
Le Parc national de Port-Cros a mis en place une ZMEL (Zone de Mouillages et d'Équipements Légers) en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, la région Sud, le projet LIFE Marha, coordonné par l’Office français de la biodiversité, et le réseau Natura 2000. La ZMEL s’étend sur 176 ha de la passe de l’îlet Bagaud en cœur de Parc national, zone protégée où le mouillage de l'ancre est désormais interdit toute l'année. Elle permet désormais d’y proposer 68 bouées d’amarrage à ancres écologiques du 15 avril au 15 octobre. Pour en savoir plus
Le Parc national des Calanques met en place de 2021 à 2024 un schéma global de mouillage autour de 49 mesures concrètes : recul vers le large du mouillage des grands navires, interdiction de tout mouillage dans les calanques emblématiques et saturées d’En-Vau et de Port-Pin, passage d’un mouillage libre sur herbier à un mouillage obligatoire sur bouées, etc. Pour en savoir plus